mercredi 22 décembre 2010

Jeter l'ancre

Et me voilà serein
Car je sais que bientôt
Je partirai très loin,
Là où tous les bateaux

Las de leurs longs voyages
Rouillent, mais rêvent encore
De ces lointains rivages,
De tant de petits ports.

Et là je t’oublierai
Bercé par le roulis,
Maître de mes pensées,
Affranchi du souci

D’essayer de te plaire,
Ridicule utopie.
Alors en solitaire
Je pourrirai aussi,

Et le monde oubliera
Mon image flétrie,
Et tout continuera,
Et ainsi va la vie…

mercredi 15 décembre 2010

Après la pluie

Lorsqu’il pleut dans tes yeux,
Lorsque ton corps se lasse,
Quand ton cœur malheureux
Te murmure à voix basse

Que la vie ici bas
N’est que douleurs et larmes,
Quand tu baisses les bras,
Lorsque le sort s’acharne,

Que la chair de ta chair
Renie ta main tendue,
Et qu’un Dieu en colère
Semble t’avoir vaincue,

Quand l’amour que tu donnes
Te paraît inutile,
Que l’espoir t’abandonne,
Rendant ce monde hostile,

Pense qu’un jour prochain
Ton ciel s’éclaircira,
Et que tes lendemains
Seront remplis de joie,

Qu’un doux soleil de mai
Saura sécher tes pleurs,
Et un tendre alizé
Apaiser ta douleur,

Que le sang de ton sang
Bientôt te reviendra,
Et qu’ensemble, comme avant,
Vous irez pas dans pas.

dimanche 5 décembre 2010

Ultime

Tu es la dernière, je le sais.
Lorsque j’étais encore enfant
C’est bien de toi dont je rêvais,
Je t’ai attendue si longtemps !

Mais tu n’es jamais arrivée,
Perdue à l’autre bout du monde,
Alors partout je t’ai cherchée
Au gré de ma vie vagabonde.

Et à présent que tu es là
Je ne peux nier cette évidence,
Je sais que tu n’es pas pour moi,
Menteurs sont les rêves d’enfance.

Car il est désormais trop tard,
Le temps a rattrapé mes songes,
Et me voilà presque un vieillard
Que cet amour infini ronge…

mardi 30 novembre 2010

Platonique

Je ne rêve pas de ton corps,

Je ne veux pas de ton corps.

Je ne suis qu’un enfant,
Devant un autre enfant,

Innocent,

Emerveillé.

Je ne voudrais que ton amour,
Je ne voudrais que tes pensées,

Simplement t’émouvoir,

Si j’en avais le pouvoir,
Si j’en avais le droit…

T’inonder de mots tendres,

De ceux que, chaque jour,
J’écris pour toi

Inutilement

Et que tu ne liras pas…

dimanche 14 novembre 2010

A ma confidente...

Tu es bien plus douce qu’un ange,
Ton sourire est celui du cœur,
Tu dis que rien ne te dérange
Toi qui n’as pas que du bonheur.

Tu pris le temps de m’écouter,
Je ne t’ai pas donné le choix,
Alors comment te remercier
Du bien être que je te dois ?

Je me complais dans mon fourbi,
Me noyant dans mon désespoir,
Ignorant tes propres soucis,
Pourtant risible est mon histoire…

Je voudrais tant pouvoir t’aider,
Que moi bien plus tu es à plaindre,
Je t’offre ainsi mon amitié
Et te promets de ne plus geindre !

Certes, ma passion n’est pas enfuie,
Et si la vie reprend son cours,
La honte à présent m’envahit,
Daignez me pardonner un jour !

Rien ne sera plus comme avant,
Je me maudis de mes ardeurs,
Auprès de toi je me repens
En priant pour votre bonheur.

vendredi 5 novembre 2010

Des espoirs...

La mort est là, qui tôt me guette
Au matin de mes insomnies,
Des idées noires plein la tête,
Désespoir, enfant de la nuit.

Je me sens vieux et inutile,
Et ne puis plus me faire aimer,
Ma vie est terne et imbécile,
Même Dieu m’a abandonné.

Comment concevoir qu’une femme,
Dont l’amour nous est interdit,
Puisse ainsi étouffer la flamme
Qui donne un sens à notre vie.

Lorsque le jour enfin se lève
Et que le soleil tue la nuit
Chassant ainsi mes mauvais rêves
L’espoir renaît, tel un ami…

Elle ne sera pas à moi
Et mon cœur brisé en convient,
Alors mon Dieu accordez-moi
Tout le bonheur qui me revient.

Je veux à nouveau être heureux
L’âme sereine et libérée,
Retrouver la joie d’être à deux
Et me sentir un peu aimé.

Mais la nuit revient bien trop vite,
Le noir obscurcit mon cerveau,
Et les doux espoirs qu’il abrite
Sont à nouveau dans le chaos.

Alors je pleure en attendant
Que demain emporte la nuit,
Et qu’enfin un Dieu indulgent
Prenne pitié de mon ennui.

mercredi 20 octobre 2010

Désespoir

Ne plus t’aimer
Voilà ce que j’espère,
Et redoute.

Tu donnes un sens à ma vie,
Mais un sens interdit
Hélas.

Alors fuir
Ne plus entendre tes rires cristallins
S’échapper de tes jolies dents
Et déchirer mon cœur d’adolescent.

Fuir

Mais continuer d’espérer
Ou plutôt
D’imaginer
Malgré moi
Inutilement
Bêtement
Un amour naissant
Partagé
Passionné.
Des rendez-vous furtifs,
Des caresses à peine esquissées,
Des pensées qui se rejoignent
A la nuit tombée…

Rêves fous !

Alors faire semblant,
T’ignorer,
M’éloigner,
Parfois,
De l’enfer de ta présence,
De mes souffrances,
Pour regretter
Aussitôt
Ton absence,
Ton silence,

Mes souffrances.

Que faire ?

Sinon tenter d’affronter
Seul au monde
Fébrile
Le cœur battant
Et les larmes aux yeux
Ta voix
Ta présence
Ton regard,
Sans sombrer dans le désespoir.

Envie de mourir,
Parfois,
Vraiment.

Qui peut m’aider,
Me sauver ?

Dieu ?
Apaisant et bon…
Peut-être…

Mais a-t-il aimé, Dieu,
A-t-il aimé comme je t’aime ?
Sait-il ce que j’endure
Et saura-t-il me donner la paix
Que j’attends
Depuis trop longtemps ?

Alors je reste là,
Inutile et désespéré,
Telle une chandelle
Dont la flamme
Reste la même,
Mais n’a plus rien à éclairer,
Et dont la vie,
Peu à peu,
Dégouline
Et se répand à mes pieds…

dimanche 10 octobre 2010

Genèse

Te dire

Rien qu’une fois

Mais te dire quoi… 

Ces mots mille fois écrits
Usés
Rongés
Galvaudés
Erodés par le temps,
Et les passions
Vécues
Des amants disparus…

Te dire…

Que je meurs
Chaque jour,
Chaque heure,
Un peu plus,
Consumé
Par ce brasier
Que tu allumes,
En mon cœur,
En mon être,

Attisé

Par ta voix,
Ton rire,
Tes yeux,
Insouciante,
Indifférente,
Heureuse.

Te dire…

Ma folie qui grandit,
Plus l’envie,
De rien,
Que ton regard dans le mien,
Que ta main dans ma main,
Impossibles moments

Bien sûr.

Que la paix dans le néant,
Finalement.

Te dire…

Le martyr

De ta présence,
De ton absence.
Mes nuits sans sommeil,
Hantées par ton visage,
Mes délires,
Mes rêves vains,
Obsédants.

Te dire…

Et ne plus taire cet amour puéril

Impossible
Interdit
Entêtant
Epuisant
Désespéré
Irraisonné.

Te dire…

Me dire…

Qu’il me faudra guérir
Hélas,

Que ta vie est ailleurs,
Evidemment,

Que tout est inutile,
Ephémère
Appelé au néant.

Te dire…

Mais à quoi bon…

Alors

Ne rien dire…

Libéré,
Apaisé,
Peut-être,
D’avoir couché sur ce papier
Ces quelques mots,

Vains,

Pour toi

Une fois

Rien qu’une fois.

vendredi 1 octobre 2010

Pourquoi j'écris




J’ai toujours rêvé d’être écrivain, sans jamais avoir su quoi raconter.

Ma vie ? Pas très passionnante, celle d’un monsieur tout le monde, sans plus…

Un conte, une histoire inventée tirée de mon imagination ? Pas débordante l’imagination, pas suffisante pour en tirer un roman en tous les cas.

Et puis au début de l’automne 2010, inexplicablement, je suis tombé amoureux fou d’une petite et ravissante mère de famille, une femme avec qui j’entretenais depuis plus de trois ans des relations cordiales, mais pour laquelle je ne ressentais rien de particulier jusque là.

Ce fut le début d’une passion sans bornes qui me fit perdre le sommeil, l’appétit et l’envie de vivre pendant plusieurs mois.

Désespéré, je devais absolument évacuer ce trop plein d’amour, et un beau soir, me trouvant l’âme d’un poète, je me suis mis à écrire un texte en prose (que j’ai nommé « Genèse », il figure dans le blog) en me promettant de lui offrir, pour voir sa réaction. Chose que j‘ai faite en lui déclarant ma flamme un matin, devant un café, très bêtement, en adolescent attardé que je suis…

Ce fut une erreur : d’une part parce que je savais déjà intimement que cet amour insensé était sans espoir de retour. Son indifférence, prévisible, m’a déchiré le cœur. Et d’autre part parce que j’ai faussé nos relations, la mettant mal à l’aise, l’irritant peut-être…

Mais ce fameux texte en prose, que j’eus le tort de lui donner (et dont je ne suis même pas certain qu’elle l’ait lu), fut le premier d’une longue série que j’alimente encore semaine après semaine et dont la moitié environ figure sur mon blog.

La plupart de mes poèmes sont tristes et sans grand intérêt, mais ils canalisent mes pensées. Et quel plaisir d’écrire, sur un banc dans un parc, ou dans un bar devant un verre de vin ou un thé !

Nous sommes en août 2011 et cette passion demeure, plus raisonnée certes, mais toujours aussi intense. Je pense à elle sans cesse, son visage en filigrane imprimé dans ma tête. Et mon émotion est toujours aussi forte lorsque je l’aperçois.

Cet amour sera sans doute le dernier de ma vie.

Et si je regrette ô combien de ne pas avoir serré cette femme au creux de mes bras, je me rends bien compte, comme les gens qui me connaissent et me côtoient, que j’ai changé, en bien je pense. Je n’ai pas encore retrouvé ma joie de vivre, mais j’ai gagné en sérénité et la paix est désormais dans mon âme…