jeudi 28 juillet 2011

Fantasme ter

Tu parais si câline
Lorsque tu viens me voir
Qu’à nouveau je me mine,
Et revient mon cafard.

Et tes joues sont rosées,
Tes lèvres frémissantes,
Et je te sens troublée,
Et je te sens aimante,

Mais n’est-ce qu’une idée
Folle parmi mes rêves ?
Je ne puis me tromper
Encore, ou bien je crève…

Et lorsque tu t’en vas,
Que mon âme damnée
Suis chacun de tes pas
Triste et abandonnée,

Je ne puis m’empêcher
D’attendre ton regard
Dussé-je m’y noyer
Et sombrer dans le noir,

Mais quand tes jolis yeux
Enfin sur moi se lèvent,
Récompense des Dieux,
Si intense et si brève,

Alors renaît l’espoir
De la félicité,
Et je me mets à croire
Que tu pourras m’aimer…

lundi 25 juillet 2011

Fantasme bis

Le parc est un désert,
Le soleil de l’été
Derrière un ciel couvert
Semble un peu fatigué.

Le nez dans je ne sais
Quel poème inutile,
La tête traversée
Par des rimes futiles

Mon esprit est ailleurs,
Mes pensées hors du temps,
J’use de ma douleur
Ecrivant mes tourments.

Et tandis que je pleure
Sur mes mots insensés
Soudain des doigts m’effleurent
Et me font frissonner.

Je ne sais que penser
Et ne rompt point le charme,
Cette main s’est trompée
Mais l’émoi me désarme,

Et je laisse mon cou
Complaisant et docile
Sous l’empire si doux
De ces doigts si graciles,

Devinant, sans y croire,
L’auteur de ces caresses,
O improbable espoir,
Folie enchanteresse.

Pourtant c’est bien ta voix
Qui parle à mon oreille,
La plus belle des voix,
Musique sans pareil…

Je pleure de bonheur
Et fonds entre tes bras,
Oubliant mes malheurs
Oubliant mon trépas,

Et rien n’existe plus
Que tes yeux dans mes yeux,
Que nos cœurs mis à nu
Et la bonté des Dieux…

mercredi 20 juillet 2011

Reine

Le temps passe, douloureux,
Sans que tu m’aimes, hélas,
Et même malheureux
Jamais je ne me lasse

De te voir chaque jour
En de trop courts instants
Quand ton cœur reste sourd
A mes humbles tourments.

Et si au fond de moi
Je sais le ridicule
De mes tendres émois,
Cette passion me brûle.

Mais je sais bien pourtant
Que ma souffrance est vaine,
Qu’il y aura le temps,
Peut-être, d’une autre reine,

Quand j’aurai fait mon deuil
De ton indifférence
Et qu’un sursaut d’orgueil,
Ou un brin d’arrogance,

M’aura sorti de l’ombre
Dans laquelle je meurs
Et que les idées sombres
Qui habitent mon cœur

Se seront habillées
De ces vives couleurs
Dont je t’aurais paré,
Ô reine de mon cœur !

samedi 16 juillet 2011

Des amants et des mots

Ils sont beaux et ils s’aiment,
Leurs yeux brillent, ils sourient,
Ils sont la douceur même
Et la tendresse aussi,

Et leur ciel est si bleu
Leur bonheur infini
Le présent est radieux
Ignorant des soucis.

Ils se parlent si peu
La gorge un peu nouée,
Des mots doux d’amoureux,
Et leur cœur chaviré.

Mais savent-ils déjà
Les mots à éviter,
Tous ceux qu’on ne dit pas,
Tous ceux qui font pleurer…

Savent-ils ce qu’un mot
Peut engendrer de peines
Et de doutes idiots
Et d’infernales scènes ?

Pourtant, viendra le temps
Où aux paroles tendres
Et aux mots innocents
Qu’on est en droit d’attendre

Lorsqu’on s’aime vraiment,
Succèderont un jour
Les discours affligeants,
Misère de l’Amour,

Des phrases imbéciles,
Quelques mots malheureux
Parfois indélébiles
Mais toujours douloureux,

Et le ciel sans nuages
De leurs premiers émois
Connaîtra les orages,
Les pluies où l’on se noie,

Et les brises glacées
Etoufferont le feu
Des sentiments passés
Vécus aux jours heureux.

Bien sûr de doux rayons
D’un soleil toujours chaud
Leurs jours éclaireront
Parfois, il fera beau,

Mais leur passion première
Sera morte à jamais,
Illusion éphémère
D’un bonheur trop parfait.

L’ardeur des premiers jours
Aura laissé la place
Au plus banal amour
Qui lasse et puis qui passe…

Ah s’il m’était donné
De connaître à nouveau
Le bonheur d’être aimé,
O fin de tous mes maux,

Je jure devant Dieu
Que jusqu’au dernier jour
Je nourrirais le feu
D’un éternel Amour,

Nulle fatalité,
Nulle malédiction,
Il me faudra lutter
Afin que la passion

Se prolonge et grandisse,
Souffler sur les nuages
Avant qu’ils n’assombrissent
Un ciel où les orages

Ne pourront éclater
Mais où les anges, en chœur,
Se devront de chanter
Les psaumes du bonheur…