Là où je vais

Mes pas sont inutiles
Mais je marche quand même
Dans ce désert hostile,
Immensité que j’aime.

Je ne sais où je vais

Mais mon but est ultime,
Là où je parviendrai
Il y aura l’abîme,

Ou bien l’âme sereine

Je marcherai encore,
Et j’oublierai ma peine,
Et j’oublierai la mort…

Désert

Et le vent du désert
Vole mes souvenirs,
Les emporte et les perd,
Et meurent mes désirs.

Je les ai vus planer

Bien au delà des monts
Et des temples sacrés
Du Dieu d’Aaron,

Des montagnes jaunies

Aux rochers solitaires,
Des buissons rabougris,
Epaves de la terre,

Ils ont franchi les crêts

Brûlés par le soleil
Et rejoint Mahomet
Sous un ciel sans pareil.

Et le cœur aussi nu

Que ces landes de pierre
J’espère, triste et ému,
Une âme salutaire,

Qui rendrait à mon âme

Joie et sérénité,
Ranimerait ma flamme
Et la force d’aimer.

Céleste

Ô montagne infertile
Inondée de lumière
De chaleur inutile
D’ennuyeuse poussière,

Prends moi et me ravis

A ma triste existence,
Pour donner à ma vie
Enfin un autre sens,

Pour m’approcher du ciel

De Dieu et de ses anges,
Et goûter de ce miel
Qu’au Paradis l’on mange,

Oublier ma rancœur,

Amertume salée,
Et l’infinie douleur
De mes amours passées.

Très loin

Et me voilà bien loin
Dans ce vaste désert
Où ne pousse plus rien
Que cailloux et poussière,

Et mon cœur malheureux
Pareil à cette terre
S’assèche sous le feu
D’un astre trop sévère.

Dans cette immensité

Qui m’avale et me noie
Je voudrais oublier
Mes maux et mes pourquoi,

Me fondre dans le bleu

De ce vaste horizon,
Et rejoindre les cieux
Et ses constellations.