dimanche 29 janvier 2012

En arrière...

C’est vilain d’être vieux
Et c’est bien triste aussi,
On n’a plus que ses yeux
Pour caresser la vie,

On trimbale, résigné,
Rêves inassouvis,
Désirs insatisfaits
Et tout notre fourbi

De regrets inutiles
Et d’odieux souvenirs,
Tant d’actes imbéciles
Et si peu de sourires.

On marche désormais
Sur le bord du chemin
Et tout ce qu’on a fait
Est maintenant bien loin

Et nous semble inutile
Et nous semble si vain…
Que la vie est futile
Tout ça ne sert à rien,

On est toujours trop vieux
Pour ce qu’on voudrait faire,
On se rend malheureux
A regarder derrière,

A vouloir être encore
Ce qu’on ne peut plus être,
A vouloir des trésors
Qu’on ne peut plus connaître.

On s’obstine pourtant
A vouloir terminer
Ce douloureux roman
Toujours inachevé

Mais on écrit en marge
Car l’histoire est ailleurs
Sur des lignes plus larges
Noircies en d’autres heures,

On gémit sous le poids
Des années qui s’achèvent,
De ce temps si sournois
Qui emporte nos rêves…

dimanche 22 janvier 2012

Prière

O seigneur tout puissant
Ecoutez ma prière
Soyez pour moi clément
Car je ne peux vous taire

Ce désespoir criant
Dont je ne sais que faire,
La vie de chien errant
Qui est mienne sur terre

Car mon cœur est mourant
Et mon âme se perd
Dans d’horribles torrents
D’eaux inhospitalières.
 
Je l’aime et ne pourrai
Vivre encore longtemps
Car je suis épuisé
Lassé de mes tourments,

Aussi je vous invoque
Et qui que vous soyez
Après tout je me moque
De la moralité

Car je veux son amour
Sincère et passionné
Comme un juste retour
De mes vers torturés,

Je veux de la tendresse
Dans son joli regard,
Des envies de caresses
Lorsque revient le soir,

Je veux de la douceur
Dans chacun de ses mots
Et l’exquise chaleur
De sa peau sur ma peau

Lorsqu’au petit matin
L’œil encore embrumé
Je toucherai sa main
Savourant son baiser,

Je veux l’entendre dire
Que son cœur m’appartient
Et la voir me sourire
D’un sourire mutin

Qui sans cesse m’obsède
Et me fait tant l’aimer,
Qui sans cesse m’obsède
Et me fait tant pleurer.

Seigneur je vous supplie
D’exhausser ma prière,
Sauvez je vous en prie
Mon âme des Enfers

Car je sais que c’est elle
Qui gardera ma vie,
Et blotti sous son aile
Je serai à l’abri

De mes sombres désirs
Et de mon désespoir,
Et je pourrai sourire
Rien ne sera plus noir !

mardi 10 janvier 2012

Et après...

Les années ont passé
Les bons moments aussi,
Le mieux s’en est allé
Ne reste que l’envie

De revivre parfois
Des instants de bonheur
Et d’intenses émois,
De reculer les heures

Pour renaître à nouveau
A l’aube de ma vie
Pour être à nouveau beau
Pour que tout me sourie,

Pour conquérir encore
D’un œil tendre et charmeur
Le cœur et puis le corps
De quelque jolie fleur,

Vivre à nouveau d’espoirs
Et de jolis projets
Et m’endormir le soir
L’âme et le cœur légers

Dans la chaleur coquine
De quelques draps froissés,
Dessous la main câline
D’une femme adorée.

Mais il est déjà tard
Et le temps me rejoint
Et ce rêve d’un soir
N’est que stupide et vain,

Je ne puis accepter
De vivre pour survivre
Usé par les années,
Seul pour fermer le livre,

Triste réminiscence
D’un passé si présent
Où même mon enfance
Me revient en criant.

C’est si triste le temps
Et si cruel aussi,
Un jour adolescent
Demain déjà flétri…

Abandonner le monde
Briser tous les miroirs
Oublier les secondes
Refuser de se voir

Telle est la solution
A mon infâme drame,
Tuer jusqu’à mon nom,
Souffler enfin la flamme

De ces désirs brûlants
Dont je sais trop le prix
Et de l’enfer ardent
Qui dévore ma vie,

lundi 2 janvier 2012

Si tu m'avais permis de t'aimer

Dans un monde plein de candeur
Tu m’aurais permis de t’aimer,
Je t’aurais inondé de fleurs
J’eus été un amant comblé,

J’aurais été sans désespoir
Sans crainte de te côtoyer,
Loin de ces foutues idées noires,
Sans me lasser de tant t’aimer.

J’aurais écrit des vers paisibles
Que l’amour seul eut inspiré,
Des écrits aux mots impossibles
Qui ne t’auraient pas fait pleurer

Mais qui t’auraient ému sans doute
Donnant des éclairs de tendresse
A ce regard qui me déroute
Et dont j’eus voulu des caresses,

Ainsi j’aurais pu t’adorer
Passionnément, à la folie,
Et arracher sans m’inquiéter
Les pétals de ma pauvre vie.