mercredi 20 octobre 2010

Désespoir

Ne plus t’aimer
Voilà ce que j’espère,
Et redoute.

Tu donnes un sens à ma vie,
Mais un sens interdit
Hélas.

Alors fuir
Ne plus entendre tes rires cristallins
S’échapper de tes jolies dents
Et déchirer mon cœur d’adolescent.

Fuir

Mais continuer d’espérer
Ou plutôt
D’imaginer
Malgré moi
Inutilement
Bêtement
Un amour naissant
Partagé
Passionné.
Des rendez-vous furtifs,
Des caresses à peine esquissées,
Des pensées qui se rejoignent
A la nuit tombée…

Rêves fous !

Alors faire semblant,
T’ignorer,
M’éloigner,
Parfois,
De l’enfer de ta présence,
De mes souffrances,
Pour regretter
Aussitôt
Ton absence,
Ton silence,

Mes souffrances.

Que faire ?

Sinon tenter d’affronter
Seul au monde
Fébrile
Le cœur battant
Et les larmes aux yeux
Ta voix
Ta présence
Ton regard,
Sans sombrer dans le désespoir.

Envie de mourir,
Parfois,
Vraiment.

Qui peut m’aider,
Me sauver ?

Dieu ?
Apaisant et bon…
Peut-être…

Mais a-t-il aimé, Dieu,
A-t-il aimé comme je t’aime ?
Sait-il ce que j’endure
Et saura-t-il me donner la paix
Que j’attends
Depuis trop longtemps ?

Alors je reste là,
Inutile et désespéré,
Telle une chandelle
Dont la flamme
Reste la même,
Mais n’a plus rien à éclairer,
Et dont la vie,
Peu à peu,
Dégouline
Et se répand à mes pieds…

dimanche 10 octobre 2010

Genèse

Te dire

Rien qu’une fois

Mais te dire quoi… 

Ces mots mille fois écrits
Usés
Rongés
Galvaudés
Erodés par le temps,
Et les passions
Vécues
Des amants disparus…

Te dire…

Que je meurs
Chaque jour,
Chaque heure,
Un peu plus,
Consumé
Par ce brasier
Que tu allumes,
En mon cœur,
En mon être,

Attisé

Par ta voix,
Ton rire,
Tes yeux,
Insouciante,
Indifférente,
Heureuse.

Te dire…

Ma folie qui grandit,
Plus l’envie,
De rien,
Que ton regard dans le mien,
Que ta main dans ma main,
Impossibles moments

Bien sûr.

Que la paix dans le néant,
Finalement.

Te dire…

Le martyr

De ta présence,
De ton absence.
Mes nuits sans sommeil,
Hantées par ton visage,
Mes délires,
Mes rêves vains,
Obsédants.

Te dire…

Et ne plus taire cet amour puéril

Impossible
Interdit
Entêtant
Epuisant
Désespéré
Irraisonné.

Te dire…

Me dire…

Qu’il me faudra guérir
Hélas,

Que ta vie est ailleurs,
Evidemment,

Que tout est inutile,
Ephémère
Appelé au néant.

Te dire…

Mais à quoi bon…

Alors

Ne rien dire…

Libéré,
Apaisé,
Peut-être,
D’avoir couché sur ce papier
Ces quelques mots,

Vains,

Pour toi

Une fois

Rien qu’une fois.

vendredi 1 octobre 2010

Pourquoi j'écris




J’ai toujours rêvé d’être écrivain, sans jamais avoir su quoi raconter.

Ma vie ? Pas très passionnante, celle d’un monsieur tout le monde, sans plus…

Un conte, une histoire inventée tirée de mon imagination ? Pas débordante l’imagination, pas suffisante pour en tirer un roman en tous les cas.

Et puis au début de l’automne 2010, inexplicablement, je suis tombé amoureux fou d’une petite et ravissante mère de famille, une femme avec qui j’entretenais depuis plus de trois ans des relations cordiales, mais pour laquelle je ne ressentais rien de particulier jusque là.

Ce fut le début d’une passion sans bornes qui me fit perdre le sommeil, l’appétit et l’envie de vivre pendant plusieurs mois.

Désespéré, je devais absolument évacuer ce trop plein d’amour, et un beau soir, me trouvant l’âme d’un poète, je me suis mis à écrire un texte en prose (que j’ai nommé « Genèse », il figure dans le blog) en me promettant de lui offrir, pour voir sa réaction. Chose que j‘ai faite en lui déclarant ma flamme un matin, devant un café, très bêtement, en adolescent attardé que je suis…

Ce fut une erreur : d’une part parce que je savais déjà intimement que cet amour insensé était sans espoir de retour. Son indifférence, prévisible, m’a déchiré le cœur. Et d’autre part parce que j’ai faussé nos relations, la mettant mal à l’aise, l’irritant peut-être…

Mais ce fameux texte en prose, que j’eus le tort de lui donner (et dont je ne suis même pas certain qu’elle l’ait lu), fut le premier d’une longue série que j’alimente encore semaine après semaine et dont la moitié environ figure sur mon blog.

La plupart de mes poèmes sont tristes et sans grand intérêt, mais ils canalisent mes pensées. Et quel plaisir d’écrire, sur un banc dans un parc, ou dans un bar devant un verre de vin ou un thé !

Nous sommes en août 2011 et cette passion demeure, plus raisonnée certes, mais toujours aussi intense. Je pense à elle sans cesse, son visage en filigrane imprimé dans ma tête. Et mon émotion est toujours aussi forte lorsque je l’aperçois.

Cet amour sera sans doute le dernier de ma vie.

Et si je regrette ô combien de ne pas avoir serré cette femme au creux de mes bras, je me rends bien compte, comme les gens qui me connaissent et me côtoient, que j’ai changé, en bien je pense. Je n’ai pas encore retrouvé ma joie de vivre, mais j’ai gagné en sérénité et la paix est désormais dans mon âme…