mardi 17 juillet 2012

Requiem

Quand nous ne serons plus,
Lorqu'il ne restera
De nos moments vécus
Que traces ça et là,

Peut-être des photos
De ces instants fugaces,
Lorsque nous étions beaux
Bravant le temps qui passe,

Quelques rares écrits,
Des mots sans importance,
Qui cèlent les non-dits
De nos moments d’errance,

Lorsque tous nos serments
N’auront servi à rien,
Emportés par le vent,
Jetés avec dédain,

Quand mon ardente flamme
Et mes tendres poèmes
Erreront privés d’âme
Dans des matins trop blêmes,

Lorsque nos os blanchis
Oubliés par le temps,
Vestiges défraîchis
De notre vie d’antan,

Pourriront anonymes
Avec ceux de nos frères,
Jusqu’au moment ultime
Où tout sera poussière

Il y aura encore
Dedans la mer immense
L’eau de tes beaux yeux d’or
Comme une renaissance,

Et les blés de juillet
Inondés de soleil
Garderont les reflets
De tes cheveux vermeils,

D’immaculés nuages
Posés dessus l’azur
Auront de ton visage
Les lignes les plus pures,

Et le tendre zéphir
Soufflera ton parfum,
Ta voix et puis ton rire
Jusqu’à la fin des fins…

lundi 4 juin 2012

Sommets

J’ai gravi ces hautes montagnes
Pour y guérir mon mal d’amour,
Me libérer enfin du bagne
Où je m’éteins jour après jour.

Puis-je trouver si près du ciel
L’envie de renoncer à toi,
Le désir d’une vie nouvelle,
Le devenir d’un nouveau moi… ?

Je voudrais tant que chaque pas
Soit l’empreinte de ma passion,
De tout l’amour que j’ai pour toi,
De ton sourire et de ton nom,

Et qu’enfin libéré du poids
Dont souffre encore mon cœur blessé
Je puisse ne plus voir en toi
Que la femme que j’ignorais…

lundi 28 mai 2012

O

Je regarde cette eau
Et ces quelques bateaux
Qui m‘apportent les mots
Que je t’écris mon O,

Tout plein de jolis mots
Inutiles et sots
Pour parler de mes maux,
De cet amour idiot,

De ce triste mélo,
Des larmes de croco
Qui rempliraient des seaux,
Pour toi ma jolie O.

Ma tête est un chaos
Et mon cœur en lambeaux
Voudrait crier « rideau »
Pour me voir fuir là-haut

Si loin de toi mon O,
Sur un petit îlot
Où de doux angelots
M’ôteraient le fardeau

De t’aimer tant et trop,
T’oublier enfin, O,
Détestable cadeau,
Vie réduite à zéro…

jeudi 17 mai 2012

La rage de t'aimer

Bientôt je n’aurai plus
Ni douleur ni souffrance,
Je ne te verrai plus,
Amère délivrance,

J’attendrai que mes yeux
S’ouvrent sur le néant,
Et mon cœur malheureux
Jusqu’à la fin des temps

De larmes de chagrin
En cris désespérés
Maudira mon destin
Sans cesser de t’aimer.

dimanche 22 avril 2012

Beauté

La beauté n’est qu’un leurre
Fait pour nous égarer
Sur la voie du malheur
Et de la volupté,

Car derrière la face
De toute perfection
Il n’est parfois hélas
Qu’amère déception…

Si la beauté d’un corps
Ou d’un joli visage
D’amour fou nous dévorent
Ils ne sont que l’image

De ce que notre instinct
Nous pousse à vénérer,
Car l’humain n’est qu’humain,
Futile et imparfait.

Or la beauté d’un être
N’est qu’un masque trompeur
Dont on peut se repaître
Sans trouver le bonheur,

Si joli soit ce masque
Il n’embellit pas l’âme
Et notre élan fantasque
N’est qu’une brève flamme

Devant un cœur humain
Bien loin de l’idéal
Qu’on voulait moins commun,
Qu’on rêvait moins banal,

Avant que le vernis
De nos premiers émois
Se craquelle et s’enfuie
Et glisse entre nos doigts…

Mais on a beau vieillir,
L’esprit presque serein,
On croit pourtant mourir
Dès qu’un ange survient,

Un ange, dont le visage
Nous hante jour et nuit,
Déchaînant maints ravages
En notre âme meurtrie,

Et notre cœur s’emballe
Pour un être trop cher,
Et la raison détale
Et l’on n’y peut rien faire

Qu’aimer à la folie
Une image, non une âme,
Consumant notre vie
En de perfides flammes…

vendredi 16 mars 2012

Amour, toujours ?

Comment d’un tendre amour
Maintenir la vigueur
Lorsque jour après jour
Notre beauté se meurt

Et que tous les tracas
De nos vies imbéciles
Viennent prendre le pas
Sur la passion qui file,

Quand nos regards blasés
Ne se recherchent plus,
Que nos cœurs empesés
Ont cessé d’être émus,

Quand nos mains désoeuvrées
Ne se rejoignent plus,
Que nos bouches, rassasiées,
Ne se dévorent plus,

Quand nos corps fatigués
Devenus gras et mous
Ne font que s’accoupler
Au nom d’un amour flou,

Comment trouver encore
La force de s’aimer
Quand l’esprit et le corps
Ne sont que le reflet

Des ans qui nous dévorent,
Quand ce qui nous plaisait,
Chez l’autre, est bientôt mort,
Et qu’on devient si laid…

vendredi 9 mars 2012

Parchemin

Je vois le reflet de la mort
Sur ce visage parchemin
Où s’écrit le sinistre sort
Du vieillard que plus rien n’atteint.

Pourtant son pitoyable corps
Si misérablement humain
Frémit en approchant au bord
Du gouffre qui verra sa fin.

Combien faut-il encore d’aurores
Et d’inutiles lendemains
Avant que la nuit ne dévore
Ce vestige du genre humain,

Dont l’existence hier encore
Souriait au petit matin,
Et qui subtilement s’endort
Jusqu’à demain n’être plus rien.

samedi 3 mars 2012

Ma dernière image

Au moment de partir
Demeureront en moi
Les maigres souvenirs
D’une vie sans éclats,

Des voix et des regards,
Des visages brouillés,
Quelques belles histoires
A moitié oubliées,

De jolis paysages
Et des chemins pierreux,
D’agréables rivages
Sous un soleil radieux,

Mais à l’instant ultime
Où mes yeux s’éteindront,
Quand s’ouvrira l’abîme
Où se perdra mon nom,

Il n’y aura que toi
Ton sourire et tes yeux,
Si réelle, devant moi,
Pour un dernier adieu.

mardi 28 février 2012

Pour Philippe

En naissant à la vie
Nous quittons le néant
Où nous étions blottis
Depuis la nuit des temps.

Nul ne peut expliquer
Ce qu’ici nous faisons,
Ni n’ose présumer
Du temps que nous aurons

Pour donner à nos jours
Quelques jolies couleurs,
Du sens, un peu d’amour,
Quelques airs de bonheur…

Et nous prenons la route
Les yeux vers l’horizon,
En ignorant le doute,
Et la triste moisson

Qu’une faux séculaire
Accomplit chaque instant,
Donnant à l’arbitraire
La maîtrise du temps,

Jusqu’à ce que la main
Conduisant notre sort
Scelle notre destin
Et nous conduise au port

Ou chacun ici-bas
Amènera ses rêves,
Ses larmes et ses joies,
Là où la vie s’achève,

Mais d’où nous partirons,
Allégés de nos peines
Et de nos afflictions,
Sur une onde sereine,

Vers un monde parfait
Sans maux et sans douleurs,
Où règne à tout jamais
Une infinie douceur…

samedi 25 février 2012

Des mots et des montagnes

Je conduirai ma peine
Tout en haut des montagnes,
Traînant les lourdes chaînes
Des maux qui l’accompagnent

Et j’écrirai ton nom
A l’encre de mes veines,
Crierai ma déraison
En d’horribles rengaines,

Je graverai le roc
Avec mes mots d’amour,
Des mots dont on se moque
Et qui meurent un jour,

Mais des mots qui longtemps
Imploreront le ciel,
Témoins de mes tourments,
De mes larmes de sel,

J’attiserai encore
Du vent de mes pensées
Le brasier qui dévore
Mon âme condamnée,

Et puis je couvrirai
De mes vers sybillins
Les lugubres rochers
De mon morne chemin

Jusqu’à ce que mon cœur
Lisse comme un caillou
Se ternisse et se meure
Et gise au fond dun trou…

Premier pas

J’ai croisé quelquefois
D’agréables regards,
Quelques instants d’émoi
Récoltés au hasard,

Et j’ai pensé sans doute
En ces moments plaisants
Que douce était ma route
Et le présent riant,

Jolis yeux insistants
Me disant « tu me plais,
Parle-moi je t’attends,
Séduis-moi s’il te plaît ».

J’eusse aimé c’est certain
Vous séduire et vous plaire
Et prendre votre main
Baiser vos cheveux clairs,
 
Mais comment donc m’y prendre,
Qu’aurais-je pu vous dire,
Je vous voyais attendre
Et moi de me maudire,
 
Et maudire la loi
Vile et universelle
Qui prétend que la proie
Est toujours la donzelle.

Pourquoi mademoiselle
Ne pas franchir le pas,
Voler à tire d’ailes
Vers qui bien vous plaira,
 
Car tout homme n’est pas
Chasseur toujours habile,
Et ses mots ne sont pas,
Parfois, des plus agiles
 
Pour celle que demain
Il eut comblé de fleurs,
Eut pris la douce main,
Chéri de tout son cœur.
 
Nous passons quelquefois
A côté du bonheur
Faute d’un premier pas,
Lorsque devant nos peurs
 
Vous cédez aux mensonges
D’hommes plus téméraires,
Et l’être de vos songes
Qui n’ose vous déplaire
 
Laisse passer sa chance
Et la vôtre peut-être,
Rêve à d’autres romances,
Maudissant son mal-être…

jeudi 2 février 2012

Bien trop vieux...

Nous vivons bien trop vieux
Avachis par le temps
Et souvent malheureux
Usés par nos tourments

Et l’on se voit pourrir
Un peu plus chaque jour,
On n’a plus d’avenir
Car comptés sont nos jours,

Mais nous osons paraitre
Le visage fripé,
Infréquentables êtres,
Reflets du temps passé,

Et l’on n’a plus d’espoir
Tout nous est interdit
Devant ce grand trou noir
Où s’achève la vie,

Et l’on n’a plus d’envie
Que l’envie de renaître
Et d’effacer l’ennui,
Cesser de se soumettre

Au temps inexorable
Qui nous bouffe le corps,
Minutes impalpables
Qui scellent notre sort.

dimanche 29 janvier 2012

En arrière...

C’est vilain d’être vieux
Et c’est bien triste aussi,
On n’a plus que ses yeux
Pour caresser la vie,

On trimbale, résigné,
Rêves inassouvis,
Désirs insatisfaits
Et tout notre fourbi

De regrets inutiles
Et d’odieux souvenirs,
Tant d’actes imbéciles
Et si peu de sourires.

On marche désormais
Sur le bord du chemin
Et tout ce qu’on a fait
Est maintenant bien loin

Et nous semble inutile
Et nous semble si vain…
Que la vie est futile
Tout ça ne sert à rien,

On est toujours trop vieux
Pour ce qu’on voudrait faire,
On se rend malheureux
A regarder derrière,

A vouloir être encore
Ce qu’on ne peut plus être,
A vouloir des trésors
Qu’on ne peut plus connaître.

On s’obstine pourtant
A vouloir terminer
Ce douloureux roman
Toujours inachevé

Mais on écrit en marge
Car l’histoire est ailleurs
Sur des lignes plus larges
Noircies en d’autres heures,

On gémit sous le poids
Des années qui s’achèvent,
De ce temps si sournois
Qui emporte nos rêves…

dimanche 22 janvier 2012

Prière

O seigneur tout puissant
Ecoutez ma prière
Soyez pour moi clément
Car je ne peux vous taire

Ce désespoir criant
Dont je ne sais que faire,
La vie de chien errant
Qui est mienne sur terre

Car mon cœur est mourant
Et mon âme se perd
Dans d’horribles torrents
D’eaux inhospitalières.
 
Je l’aime et ne pourrai
Vivre encore longtemps
Car je suis épuisé
Lassé de mes tourments,

Aussi je vous invoque
Et qui que vous soyez
Après tout je me moque
De la moralité

Car je veux son amour
Sincère et passionné
Comme un juste retour
De mes vers torturés,

Je veux de la tendresse
Dans son joli regard,
Des envies de caresses
Lorsque revient le soir,

Je veux de la douceur
Dans chacun de ses mots
Et l’exquise chaleur
De sa peau sur ma peau

Lorsqu’au petit matin
L’œil encore embrumé
Je toucherai sa main
Savourant son baiser,

Je veux l’entendre dire
Que son cœur m’appartient
Et la voir me sourire
D’un sourire mutin

Qui sans cesse m’obsède
Et me fait tant l’aimer,
Qui sans cesse m’obsède
Et me fait tant pleurer.

Seigneur je vous supplie
D’exhausser ma prière,
Sauvez je vous en prie
Mon âme des Enfers

Car je sais que c’est elle
Qui gardera ma vie,
Et blotti sous son aile
Je serai à l’abri

De mes sombres désirs
Et de mon désespoir,
Et je pourrai sourire
Rien ne sera plus noir !

mardi 10 janvier 2012

Et après...

Les années ont passé
Les bons moments aussi,
Le mieux s’en est allé
Ne reste que l’envie

De revivre parfois
Des instants de bonheur
Et d’intenses émois,
De reculer les heures

Pour renaître à nouveau
A l’aube de ma vie
Pour être à nouveau beau
Pour que tout me sourie,

Pour conquérir encore
D’un œil tendre et charmeur
Le cœur et puis le corps
De quelque jolie fleur,

Vivre à nouveau d’espoirs
Et de jolis projets
Et m’endormir le soir
L’âme et le cœur légers

Dans la chaleur coquine
De quelques draps froissés,
Dessous la main câline
D’une femme adorée.

Mais il est déjà tard
Et le temps me rejoint
Et ce rêve d’un soir
N’est que stupide et vain,

Je ne puis accepter
De vivre pour survivre
Usé par les années,
Seul pour fermer le livre,

Triste réminiscence
D’un passé si présent
Où même mon enfance
Me revient en criant.

C’est si triste le temps
Et si cruel aussi,
Un jour adolescent
Demain déjà flétri…

Abandonner le monde
Briser tous les miroirs
Oublier les secondes
Refuser de se voir

Telle est la solution
A mon infâme drame,
Tuer jusqu’à mon nom,
Souffler enfin la flamme

De ces désirs brûlants
Dont je sais trop le prix
Et de l’enfer ardent
Qui dévore ma vie,

lundi 2 janvier 2012

Si tu m'avais permis de t'aimer

Dans un monde plein de candeur
Tu m’aurais permis de t’aimer,
Je t’aurais inondé de fleurs
J’eus été un amant comblé,

J’aurais été sans désespoir
Sans crainte de te côtoyer,
Loin de ces foutues idées noires,
Sans me lasser de tant t’aimer.

J’aurais écrit des vers paisibles
Que l’amour seul eut inspiré,
Des écrits aux mots impossibles
Qui ne t’auraient pas fait pleurer

Mais qui t’auraient ému sans doute
Donnant des éclairs de tendresse
A ce regard qui me déroute
Et dont j’eus voulu des caresses,

Ainsi j’aurais pu t’adorer
Passionnément, à la folie,
Et arracher sans m’inquiéter
Les pétals de ma pauvre vie.