mardi 28 février 2012

Pour Philippe

En naissant à la vie
Nous quittons le néant
Où nous étions blottis
Depuis la nuit des temps.

Nul ne peut expliquer
Ce qu’ici nous faisons,
Ni n’ose présumer
Du temps que nous aurons

Pour donner à nos jours
Quelques jolies couleurs,
Du sens, un peu d’amour,
Quelques airs de bonheur…

Et nous prenons la route
Les yeux vers l’horizon,
En ignorant le doute,
Et la triste moisson

Qu’une faux séculaire
Accomplit chaque instant,
Donnant à l’arbitraire
La maîtrise du temps,

Jusqu’à ce que la main
Conduisant notre sort
Scelle notre destin
Et nous conduise au port

Ou chacun ici-bas
Amènera ses rêves,
Ses larmes et ses joies,
Là où la vie s’achève,

Mais d’où nous partirons,
Allégés de nos peines
Et de nos afflictions,
Sur une onde sereine,

Vers un monde parfait
Sans maux et sans douleurs,
Où règne à tout jamais
Une infinie douceur…

samedi 25 février 2012

Des mots et des montagnes

Je conduirai ma peine
Tout en haut des montagnes,
Traînant les lourdes chaînes
Des maux qui l’accompagnent

Et j’écrirai ton nom
A l’encre de mes veines,
Crierai ma déraison
En d’horribles rengaines,

Je graverai le roc
Avec mes mots d’amour,
Des mots dont on se moque
Et qui meurent un jour,

Mais des mots qui longtemps
Imploreront le ciel,
Témoins de mes tourments,
De mes larmes de sel,

J’attiserai encore
Du vent de mes pensées
Le brasier qui dévore
Mon âme condamnée,

Et puis je couvrirai
De mes vers sybillins
Les lugubres rochers
De mon morne chemin

Jusqu’à ce que mon cœur
Lisse comme un caillou
Se ternisse et se meure
Et gise au fond dun trou…

Premier pas

J’ai croisé quelquefois
D’agréables regards,
Quelques instants d’émoi
Récoltés au hasard,

Et j’ai pensé sans doute
En ces moments plaisants
Que douce était ma route
Et le présent riant,

Jolis yeux insistants
Me disant « tu me plais,
Parle-moi je t’attends,
Séduis-moi s’il te plaît ».

J’eusse aimé c’est certain
Vous séduire et vous plaire
Et prendre votre main
Baiser vos cheveux clairs,
 
Mais comment donc m’y prendre,
Qu’aurais-je pu vous dire,
Je vous voyais attendre
Et moi de me maudire,
 
Et maudire la loi
Vile et universelle
Qui prétend que la proie
Est toujours la donzelle.

Pourquoi mademoiselle
Ne pas franchir le pas,
Voler à tire d’ailes
Vers qui bien vous plaira,
 
Car tout homme n’est pas
Chasseur toujours habile,
Et ses mots ne sont pas,
Parfois, des plus agiles
 
Pour celle que demain
Il eut comblé de fleurs,
Eut pris la douce main,
Chéri de tout son cœur.
 
Nous passons quelquefois
A côté du bonheur
Faute d’un premier pas,
Lorsque devant nos peurs
 
Vous cédez aux mensonges
D’hommes plus téméraires,
Et l’être de vos songes
Qui n’ose vous déplaire
 
Laisse passer sa chance
Et la vôtre peut-être,
Rêve à d’autres romances,
Maudissant son mal-être…

jeudi 2 février 2012

Bien trop vieux...

Nous vivons bien trop vieux
Avachis par le temps
Et souvent malheureux
Usés par nos tourments

Et l’on se voit pourrir
Un peu plus chaque jour,
On n’a plus d’avenir
Car comptés sont nos jours,

Mais nous osons paraitre
Le visage fripé,
Infréquentables êtres,
Reflets du temps passé,

Et l’on n’a plus d’espoir
Tout nous est interdit
Devant ce grand trou noir
Où s’achève la vie,

Et l’on n’a plus d’envie
Que l’envie de renaître
Et d’effacer l’ennui,
Cesser de se soumettre

Au temps inexorable
Qui nous bouffe le corps,
Minutes impalpables
Qui scellent notre sort.