vendredi 20 mai 2011

La vie, désespérément

La vie n’est qu’un éclair
Dans cette éternité,
A peine est-on sur terre
Qu’il nous faut tout quitter,

A regrets bien souvent
Mais aussi bien trop tôt
En maudissant ce temps
Qui nous a fait défaut,

Alors que tout ce temps
Nous l’avons gaspillé
Si ce n’est en dormant
Du moins à somnoler,

Passivement bercés
Par le train de la vie,
Et laissant défiler
Tout ce qu’inassouvis,

Inexplicablement,
Nous aurions pu toucher,
Goûter intensément,
Mais fuit à tout jamais.

Trop souvent fatigués
De la piètre existence
Qu’il nous faut assumer,
Sans même qu’on y pense,

Nous aspirons sans cesse
A mieux nous reposer
Tandis que la vieillesse,
Ennemie avisée,

Sournoisement nous guette,
Fauchant finalement
Nos espoirs de conquête
Et de vagues serments,

Autant de beaux projets,
D’inaccessibles songes,
Inlassable ballet
De rêves qui nous rongent.

Mais moi je ne veux plus
De cette vie futile,
Je hais ce que je fus,
Ces sommeils inutiles,

Je veux vivre chaque heure
Jusqu’à l’épuisement,
Ne chercher mon bonheur
Que désespérément

Et trouver dans la mort
Le repos absolu,
L’arrivée à bon port,
Heureux d’avoir vécu.

Je veux marcher encore,
Abuser de ce temps
Dont dépendront mon sort
Et mes derniers tourments…

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